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Comment Bahreïn est devenu victime d’Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre bahreïni des Affaires étrangères, Khalid Ben Ahmed Al Khalifa, s’adressant à la presse lors de son arrivée à la Conférence de Manama, le 25 juin 2019. ©AF

Manama a été victime du « Deal du siècle » : l’Arabie saoudite et les Émirats unis avaient refusé d’accueillir la conférence sur le volet économique du plan de résolution du conflit israélo-palestinien proposé par les États-Unis par crainte de ses répercussions politiques.

Dans une note pour l’agence de presse iranienne ILNA, Reza Mirabian, spécialiste iranien des affaires des pays du golfe Persique, s’est penché sur les propos du chef de la diplomatie de Bahreïn, Khalid ben Ahmed Al Khalifa.

Mercredi, il a fermement soutenu le droit d’Israël à exister dans la première série d’interviews officielles avec des médias israéliens, en marge de l’atelier de travail mené par les États-Unis dans la capitale du Bahreïn de Manama, il a déclaré qu’Israël faisait partie du Moyen-Orient et qu’il espérait la paix avec l’« État juif ». « Israël est un pays dans la région… et il est ici pour rester, bien sûr », a-t-il dit à Times of Israel.

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L’« Accord du siècle » ou le « Deal du siècle » est un soi-disant plan de paix pour résoudre le conflit israélo-palestinien, qui a été proposé par les États-Unis et orchestré par Israël. La présentation officielle du volet économique du plan devait avoir lieu en Arabie saoudite, le principal vassal de Washington au Moyen-Orient. Mais c’est Bahreïn qui s’est prêté à l’exercice. La raison en est claire : le régime saoudien s’attendait à des réactions virulentes en accueillant le forum économique.

De nombreux pays occidentaux avaient fait aussi profil bas. Il leur était inconcevable d’organiser cette conférence sur leurs territoires en raison de ses enjeux politiques complexes. Au final, sous le poids de la pression exercée par ses voisins du sud — à savoir l’Arabie saoudite et les EAU — le régime de Manama a été contraint de céder.

Les commentaires d’Al Khalifa ont mis en évidence la reconnaissance d’Israël dans le golfe Persique, où une opposition commune à l’Iran — accusé de vouloir étendre son influence dans la région et de chercher à se doter de l’arme nucléaire — a conduit au développement de relations secrètes entre Tel-Aviv et plusieurs régimes wahhabo-sunnites. L’année dernière, la ministre des Sports Miri Regev s’est rendu en visite officielle à Abou Dhabi, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été accueilli à Oman.

Formulées sous l’emprise de Riyad, Washington et Abou Dhabi, les remarques du chef de la diplomatie bahreïni dépassent les limites des prérogatives de Manama. Aucune autre autorité du régime n’avait eu le courage de reconnaître officiellement l’État d’Israël dans une interview avec le Times of Israel.

La vérité est que la conférence de Manama n’est considérée que comme un événement politique et symbolique, selon le gendre et conseiller de Donald Trump, Jared Kushner.

Plusieurs rapports publiés avant et après la conférence ont fait état du fait qu’elle tombait mal à propos. Mais si ces instigateurs avaient retardé sa tenue, elle n’aurait jamais eu lieu. Le rapprochement des régimes arabes du golfe Persique avec Israël n’est plus un secret pour personne et Bahreïn s’est retrouvé, malgré lui, dans un cercle vicieux qui s’appelle le « Deal du siècle ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV